Les Moulins

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Localisation des 6 moulins qui ont existé sur le territoire du village 

(cliquez sur l'image pour l'agrandir)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le moulin et l'étang par le passé

 

 

 

Le Vivier du Moulineau ou l'étang de la Planche qui Bout

 

 

Le moulin tel qu'il est actuellement. La roue à eau se trouvait à droite du bâtiment

 

 

La Motte du Grand Moulin qui subsiste encore aujourd'hui

 

Les moulins ont toujours joué un rôle important dans l'économie de nos régions au cours des siècles passés. En effet, le pain étant à la base de l'alimentation de tous, le moulin devenait l'outil indispensable. De plus, à côté des moulins à moudre le blé, il existait des moulins ou tordoir à huile, à écorce ou à tan, à tabac ou à papier. 

Cependant en parallèle à son côté indispensable, le moulin - surtout lorsqu'il était à vent - était assez vulnérable: vulnérable aux incendies et à la foudre d'abord mais aussi aux caprices du vent qui rendaient son fonctionnement très aléatoire. Avec l'arrivée de la machine à vapeur puis électrique, les moulins à vent vont disparaître les uns après les autres. 

La fin des moulins à eaux, bien que similaire, se réalisa un peu plus tardivement étant donné que les moulins à eau n'étaient pas affectés par les caprices de leur force motrice: l'eau. 

Herchies connu le même scénario que celui décrit ci-dessus puisque en 1923, le dernier des cinq moulins à vent rendait son dernier souffle. Le moulin de la Planche qui Bout, seul moulin à eau d'Herchies, toujours debout,  est resté en fonctionnement jusqu'à le deuxième moitié du XXème siècle.

 

Avant de passer en revue les différents moulins qui ont existé à Herchies, il est important de préciser une notion centrale au temps passé: la banalité. Selon Jules Dewert, la banalité (ou bannière) est "le droit qu'avait le seigneur d'obliger ses vassaux ou banniers à moudre leurs grains dans son moulin (réputé banal, banneret ou à ban), moyennant une certaine rétribution ou redevance". Cette dernière représentait en général pour les vassaux le seizième de leur production. La banalité fut abolie à la Révolution française, ce qui engendra la construction de nombreux moulins.

 

Le Moulin de la Planche qui Bout 

Le moulin de la Planche qui Bout (Planche-Hibou en 1833) ou du Moulineau a cessé son activité en 1971 au décès de Léonce Galant, dernier meunier de la famille Galant (dont la représentante la plus notable est Jacqueline -députée bourgmestre de Jurbise depuis 2000). C'est d'ailleurs là que Jacques Galant - échevin d'Herchies de 1971 à 77 et bourgmestre de Jurbise de 1983 à 2000 - vit le jour. Il fut acquis par cette famille en 1886. 

 

Antérieurement, le moulin appartenait aux Comtes d'Egmont. Il fut vendu lors de la Révolution française lors de la confiscation des biens dit nationaux. Au début du XIXème, il appartenait à Victor Dusart-Absolu, négociant à Mons. Le 20 décembre 1886, M. Emile Galant l'acheta à Jules Tellier, brasseur à Heilly-lez-Corbie (France).

 

Au niveau superficie, un recensement de 1670 mentionne que l'étang et le moulin du Moulineau représentaient une surface de 10 bonniers (+-11hectares) loués pour une somme de 476 livres par an. 25 ans plus tard, la superficie avait augmenté de 4 bonniers soit un peu moins de 4 hectares et 50 ares. En 1953, l'ensemble (le moulin, les étangs et les prairies) était estimé à 12 hectares environ avec un vivier de 5 hectares 82. En outre, il appartenait au Comte d'Egmont. 

 

Moulineau, comme c'est le cas à Ghlin, viendrait de "moulin à eau". Tandis que l'origine de Planche qui bout est plus floue. En tous cas, par le passé, planquette (par contraction planche ou planque) signifiait : petite passerelle. Mais cela pourrait également venir d'une eau agitée ou bouillonnante. Tandis qu'en 1233, on parle déjà d'un ruisseau "de l'pinche" aux limites d'Herchies et d'Erbaut. Aussi, derrière la Ferme du Bus, il y aurait une source d'eau assez écumeuse, provoquant l'hiver, de la buée (bouloue). 

 

En vrac: vers 1900, on dû recourir au forage de puis artésien car la nappe d'eau de l'étang baissait. Jadis, les peintres se rendaient à l'étang en raison de la beauté du lieu. Enfin, notons que par le passé, Valère Bernard nous dit qu' "à la semaine sainte, les vannes étaient levées et les nombreux poissons que l'on pêchait étaient d'un goût savoureux"

 

Le Grand Moulin 

Lorsque l'on emprunte le Chemin de Saint-Ghislain à partir de la Grand Rue vers la Ferme de Saint-Moulin ou de l'Agasse, on peut apercevoir (face au numéro 4) un monticule de terre situé au beau milieu d'une prairie. C'est là, il y a plus de deux cents ans, que se tenait le Grand Moulin du Comte d'Egmont. 

 

Ce moulin fut sans conteste le plus important du Moyen-Age. En effet, le moulin était réputé banal. A ce titre, en septembre 1275, la Cour du comté du Hainaut affirme que "les habitants de la terre de Lens devaient aller moudre aux moulins du seigneur, à Lens, à Herchies, à Jurbise et non ailleurs." 

Fin du XVIIIème siècle, le moulin était constitué d'un moulin à vent pour farine, d'une maison de trois pièces, d'une grange, d'une écurie de cinq chevaux, d'une étable et d'une boulangerie. Le moulin fut sinistré lors d'un ouragan en 1606 et fut reconstruit quelques années plus tard. Lors de la confiscation des biens du Comte d'Egmont en 1799, le Grand moulin fut adjugé à Désirée Meurisse et Rosalie Lefebvre qui le revendirent le 7 octobre 1867 à Maximilien Chanoine, qui le fit finalement démolir. Il est important de souligner qu'à ce moment, le moulin avait déjà perdu de son importance puisque la révolution française mit fin au statut banal du moulin. Ce qui eut pour conséquence directe, l'édification de nombreux moulins (voir ci-dessous) qui lui fit concurrence. 

 

Le Moulin dit La Parapette

Le Moulin dit "La Parapette" se trouvait dans le deuxième segment de la Rue des Forges, après avoir passé le croisement avec le Chemin de Longpré, en direction de la Route de Lens. Il fut construit dans le début du XIXème et appartenait à la famille Fontaine de Ghelin qui le louait. Le moulin fut démolin au début du XXème siècle. 

 

Le Moulin de la Piaquerie 

Ce moulin portait aussi le nom de Moulin Bilouez, du nom de son dernier propriétaire. Il fut construit à la fin du XVIIIème, après la suppression des banalités. Il était localisé à la Rue Petite, champ de la Piaquerie (parcelle Cn°368). Comme il tombait en ruine, son propriétaire le rasa et vendit les matériaux le 9 juillet 1906. Valère Bernard fit l'acquisition d'une pièce en bois portant l'inscription : "Bâti par Pierre Lefebvre 1792". L'ancien bourgmestre la fit encastrer dans un meuble. 

 

Le Moulin Jouanne

Le 23 septembre 1877, le bourgmestre Antoine Meurein, cède à Jean Bte Pothiers une parcelle de terrain auprès du carrefour entre le Chemin de Neufmaison et la Rue de Baudour où il fit bâtir un moulin en bois. Lors du premier conflit mondial, les habitants venaient y moudre clandestinement les grains qu'ils avaient obtenus en contre-bande. 

Ce moulin fut le dernier moulin à vent d'Herchies. Il fut abattu par la tempête de 1923. Un avocat montois, Albert Jacquemotte, avait pris le moulin Jouanne comme modèle et la toile qui en résulta fut exposée le 7 novembre 1924 dans la salle Saint-Georges de l'hôtel de Ville de Mons. Le tableau portait la mention: Moulin de Plaine, Herchies. 

Lorsque le tram était en activité, l'un des arrêts ( "Au moulin") se faisait à proximité de l'emplacement du moulin. 

 

Le Moulin du Champ de la Garde 

Le Moulin du Champ de la Garde portait le nom du champ dans lequel il s'élevait autrefois. Il fut probablement construit à la fin du XVIIIème (1791) en même temps que les autres, par Martin Hulin, après accord de l'empereur Joseph II. Le Sieur Hulin devait toutefois "payer" neuf rasières de froment. 

Le moulin servait à moudre le blé et à battre l'huile. En outre, les habitants d'Erbisoeul - qui n'était alors qu'un hameau - venaient également y faire leur farine. En 1856, le moulin comprenait "un moulin à vent construit en planches, garni de ses meubles, tournants, volants, travaillants et ustensiles généralement quelconques avec héritage tenant au Chemin de Mons, au lieu dit du Champ de la Garde".   Le dernier propriétaire fut Gustave Dekoker qui le fit démolir vers 1880.