Les Arbres

En ligne depuis le 10 octobre 2008

Contact: webmaster@herchies.be

© Nora VERREYDT

Le chêne actuel avec la Chapelle dédiée à Saint-Antoine

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L'abattage de l'Arbre en 1963 par Albert Delaunoy et René Cloquette

 

 

 

Plantation du nouvel arbre en 1974

 

La plaque comémorative duTouring Club toujours en place

 

 

 

Le Charme du château d'Herchies

Le Chêne à clous

Aux confins d'Herchies, à la limite d'Erbaut (certains pensent d'ailleurs à tort que c'est à Erbaut), se dresse au milieu des champs le dernier Chêne à clous de Wallonie. Connu des initiés sous le nom d' "El Quêne à claus" ou Chêne Saint-Antoine, cet arbre est classé par la Région Wallonne depuis 1985. A ce titre soulignons que déjà en 1919, la Commission Royale des Monuments et Sites de Belgique reconnaissait le Chêne Saint-Antoine au nombre des sites intéressants du Royaume. Cet arbre est un des derniers arbres dont certains disent qu'il est doté de pouvoirs particuliers à l'instar du robinier de Stambruges ou le tilleul de Jumet. 

 

Survivance de pratiques druidiques, le Chêne à clous aurait la faculté de guérir les furoncles, boutons, "clous", "tachettes", verrues,... et par extension toutes les maladies de la peau. Pour ce faire, le malade vient clouer sur le tronc un pansement ou une "loque" ayant été en contact avec la zone meurtrie. Cette pratique fait ressembler l'arbre a, comme le dit si bien Valère Bernard, "Il a l'air d'un vieux mendiant couvert de haillons". Le culte continue toujours aujourd'hui. Au milieu du siècle dernier, il était surtout le fait des borains (et aussi des français du nord). En 1959, la télévision belge est venue faire un reportage sur l'arbre et au court de celui-ci, le journaliste demande à une pratiquante: 

- Effet certain? 

- Infaillible, répond la dame.

- Au bout de combien de temps? rétorque le reporter.

- Pas plus d'un mois. Pourtant, il existe d'excellentes pommades antibiotiques, qui vous font le même effet dans les huits jours mais c'est probablement moins gai. 

Le chêne actuel a été planté en 1950 par M. Raoul Demarbaix; l'ancien étant sur le point de passer de vie à trépas malgré la bienveillance du propriétaire M. Robette. Ce chêne avait probablement plus de quatre siècle puisque c'est dans la première moitié du XVIIème siècle que l'on planta un peu partout des arbres de ce type. En 1922, un pèlerin bouta accidentellement le feu à l'arbre. Le commandant de gendarmerie de l'époque, M. Debaty, éteignît le feu en jetant un seau d'eau qu'il avait puisé dans une ferme voisine.  En 1961, une tornade ravagea la région et s'en fut fini du vieux chêne. Les restes de ce dernier sont encore visibles aujourd'hui mais pas à Herchies. En effet, le vieux tronc est exposé au musée de la vie wallonne à Liège

Quant à la chapelle qui jouxte l'arbre, elle est dédiée à Saint-Antoine de Padoue. Elle a été construite par MM. Ursmar et Charles Fontaine de Ghélin en 1875. Valère Bernard signale qu'"au moyen-âge, on invoquait ce saint dans les épidémies qui sévissaient à cette époque et qu'on appelait le mal des ardents ou feude Saint-Antoine. C'était une sorte de charbon phlegmoneux. De nombreuses guérisons furent obtenues. Depuis cette époque, on a continué à invoquer le saint pour les éruptions malignes de la peau." Ainsi, comme c'est souvent le cas, le sacré est venu se superposer sur une croyance profane plutôt que de l'effacer. D'ailleurs, dans le courant du siècle dernier, certains délaissaient la chapelle pour ne porter que leur attention à l'arbre. Ainsi, Valère Bernard, mentionne que certains pèlerins se présentaient naïvement devant le tronc de l'arbre en disant simplement: "D'jai des claus et des tachettes". 

Plusieurs anecdotes, devenues aujourd'hui de véritable légende, se rapportent au "Quêne à claus". En 1820, le propriétaire du Champs Saint-Antoine, d'après Ursmar de Ghelin, qui habitait à la Ferme du Bus, en avait assez que les pèlerins saccagent ses récoltes en coupant à travers son champs pour se rendre à l'arbre. Ainsi, il décida d'envoyer deux hommes pour abattre l'arbre. Mais dès qu'ils commencèrent à s'attaquer à l'arbre, ils tombèrent si malades qu'ils durent retourner en urgence à la ferme. Fou de rage au retour de ses ouvriers, le fermier entreprit de couper lui-même le chêne. Armé de sa meilleure hache, il se rendit au pied du coupable. Cependant, chaque fois que sa cognée frappait le tronc de l'arbre, un clou lui poussait. Si bien qu'il dût mettre fin à ses desseins et rentra chez lui couvert de furoncles. Il dût porter un jupon jusqu'à la complète disparition de tous ses boutons. 

Une autre légende plus ancienne prétend que le fermier de la cense de l'Aulnois toute proche voulait se prémunir de toute éruption cutanée. Pour se faire, il déroba la statue de Saint-Antoine et l'installa dans la niche aménagée dans le mur d'enceinte de sa ferme. Mais le lendemain, la statue avait disparu. Il alla jusqu'au chêne et se rendit compte qu'elle avait repris sa place au flanc de l'arbre. Croyant être victime d'un plaisantin, il recommença l'opération plusieurs fois mais à chaque fois la statue retrouvait son emplacement d'origine. 

Enfin, le 4 septembre 1944, lors d'un affrontement entre les allemands et la Résistance, l'arbre fut touché par des balles explosives mais M. Raoul Demarbaix réussit, au risque de sa vie, à éteindre le feu.     

 

L'Arbre de la Liberté

Dans les années qui ont suivi la révolution française de 1789 voire la révolution belge de 1830, il était coutume de planter des arbres de la liberté pour commémorer ces évènements perçus comme annonciateurs de temps nouveaux. 

Herchies a eu aussi un de ces arbres de la liberté. D'après le Chanoine Puissant, c'est F.L. Bourdon, député de l'Oise à la convention nationale, qui planta cet arbre, un platane, aux abords de la Grand Place en 1793. Jean Chalon, en 1910, affirmait en parlant de l'arbre d'Herchies qu' "Un creux actuellement de la grandeur d'une tête d'homme commence à l'attaquer. Les gamins y déposent des pierres..." En 1919, l'Arbre fut même classé parmi les sites et les monuments historiques de Belgique. Cependant, en 1963, on dut abattre l'arbre qui présentait un risque certain en cas de tempête car il était devenu creux. 

Aujourd'hui, un nouvel arbre, en 1974, a pris la place de l'ancien au milieu de la Place.  

 

L'Arbre de l'Armistice

 

L'arbre de l'armistice planté en 1920

Dans le même ordre d'idées que les arbres de la Liberté, un arbre fut planté auprès de la cure le 31 octobre 1920 par les enfants des écoles. L'arbre fut donc planté le jour de l'inauguration du monument aux morts de la Première guerre mondiale. En collaboration avec le Touring Club de Belgique, l'autorité communale fit apposer sur l'arbre une plaque commémorative qui existe toujours aujourd'hui même si l'arbre l'enserre dans son tronc. 

 

Les Chênes à miel 

Il y a bien longtemps, des arbres bordaient le haut de la Grand Rue avant d'arriver au carrefour avec le Chemin de Saint-Ghislain. On les appelait les chênes à miel en raison du bruit qu'il faisait en cas de grand vent et qui rappelait le bourdonnements des abeilles. 

Une légende d'origine inconnue et mystérieuse était attachée à ces arbres. En effet, le soir tombé, les "vielles gins" se détournaient d'eux en se signant avec respect. Un peu plus loin de ces "Quênes à miel", il existait un estaminet - coïncidence ou pas - nommé "au fin s'prit" qui veut dire l'esprit malin, le diable. 

 

Le Chêne de la folie

Arbre séculaire, il se trouvait à gauche vers la fin du Chemin de Condé en allant vers le territoire de Neufmaison. Il fut brûlé en 1890 par l'imprudence d'un fermier. Ce point garda longtemps le nom du Chêne. D'ailleurs, lors de la guerre 14-18, les troupes allemandes firent placer un poteau à cet emplacement hautement stratégique. 

 

Les saules têtards 

Évidemment, les saules têtards ne sont pas spécifiques à Herchies mais il est vrai qu'ils constituent un des traits particuliers du paysage hercinien. Ces arbres, façonnés de toute pièce par la main de l'homme, formaient des lignes le long des zones humides, rivières, marais,... C'est d'ailleurs là qu'était située leur qualité principale: retenir les terres. Mais on utilisait aussi leur bois comme bois de chauffage ou pour faire des piquets pour les clôtures. Avec le temps, les arbres taillés environ tous les 5 ans, prennent des formes bizarres et se vident de l'intérieur. Une forme d'humus apparaît en leur sein ce qui conduit parfois une autre plante a y loger. Actuellement, les saules têtards tendent à disparaître bien qu'il nous reste de nombreux très beaux spécimens. 

 

Les Aulnes

Les aulnes, généralement constitués en aulnaie, étaient plantés pour les mêmes usages que les saules têtards. Il est intéressant de noter que les aulnes ont d'ailleurs donné à de maintes reprises leur nom à des lieux ou des rues. Citons par exemple le hameau du Long Aulnois ou encore la Ferme des Aulnois entre Herchies et Erbaut. Cette remarque ne se limite pas à Herchies puisque dans les villages environnants, on trouve également beaucoup de référence à cet arbre (ex: Rue de l'aulnois à Ghlin)

 

Le Charme du château féodal 

Dans le parc du château féodal, on trouve un Charme multiséculaire qui fut planté en 1550 à l'époque de Charles de Berlaymont. C'est le plus vieux charme de Belgique.